24heures.ch Marc Renfer
Publié le 03.10.2025 à 06h30
Comment une attaque informatique paralyse une PME romande
Visée par des pirates, l’entreprise Bugnard SA est à l’arrêt. Son directeur raconte l’enfer vécu depuis une semaine.
En bref:
* L’entreprise Bugnard SA subit une cyberattaque paralysante.
* Les serveurs cryptés empêchent la gestion des commandes.
* Le groupe Akira réclame une rançon en bitcoins.
La société n’est peut-être pas connue du grand public, mais les outils et appareils de mesure fournis par Bugnard SA ont sûrement servi à installer ou réparer une prise, un compteur ou une armoire électrique près de chez vous.
Très nombreux sont les installateurs à se fournir auprès de cette PME installée à Cheseaux-sur-Lausanne, avec des succursales à Genève et Zurich. Leader dans la vente de matériel pour électriciens, l’entreprise réalise 72% de ses affaires en ligne. Mais le 24 septembre en fin de journée, tout s’est brutalement arrêté.
«Vers 17 h 30, tous nos systèmes ont été bloqués. On a vite compris qu’on était sous cyberattaque. Depuis, nous sommes complètement à l’arrêt», témoigne Christian Degouy, CEO de Bugnard, qui a racheté l’entreprise en 2020 à la famille du fondateur.
Depuis l’offensive informatique, il vit «dans un tunnel». Dès le lendemain de l’attaque, l’équipe découvre un fichier contenant une demande de rançon: 450’000 dollars, à verser en bitcoins. Le groupe derrière l’attaque est identifié rapidement. Il s’agit d’Akira, une organisation bien connue des spécialistes de la cybersécurité.
Une signature russe derrière l’attaque
Apparu en mars 2023, Akira est un groupe structuré de type ransomware, dont les développeurs seraient basés en Russie ou dans d’anciennes républiques soviétiques. Ils louent leur outil de piratage à des affiliés qui ciblent surtout des PME d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord. La récente victime vaudoise figure désormais sur leur site hébergé dans le dark web, avec une description des données dérobées.
L’analyse technique est encore en cours, mais une hypothèse pointe une potentielle faille dans un pare-feu.
«On connaissait le risque de ces attaques», reconnaît Christian Degouy. «On avait même entamé des démarches pour une assurance cyber. Mais comme on était en plein déménagement de notre siège social, on a reporté le processus», soupire-t-il.
Paralysie totale
Les conséquences sont lourdes. L’ensemble des serveurs est encrypté, y compris les sauvegardes pensées justement pour faire face à une telle situation. Le site de vente est à l’arrêt. Plus de commandes, plus de logistique, pour une entreprise de 30 employés qui traite habituellement plus de 1000 commandes par semaine.
«Nos 4800 clients sont pour l’essentiel des électriciens, petits ou grands. Ils dépendent de nous pour travailler. Et nous, on est paralysés. On ne peut plus sortir un bulletin de livraison, ni savoir où se trouve un article dans notre stock, qui comporte plus de 9000 emplacements.»
Son entrepôt principal fait plus de 2500 m². Sans l’aide informatique, retrouver le matériel est parfois devenu impossible. «Quand un client a un besoin urgent d’un produit que l’on peut localiser, il passe et on note à la main. On est revenus au carnet de lait. »
Par chance, les e-mails sont toujours fonctionnels et permettent de conserver le lien. La seule activité encore maintenue est la calibration des instruments à Genève, qui dépend d’un autre système et n’est pas concernée par l’attaque.
Le dilemme du paiement
En coulisses, les négociations ont démarré. Un prestataire spécialisé garde le contact avec les cybercriminels. Akira a revu sa demande à la baisse: 250, puis 200’000 dollars. «Je ne veux pas payer. Mais si on n’a pas redémarré vendredi, je paierai dimanche soir», tranche le CEO. «C’est difficile à dire, mais ce groupe a une «réputation», il semble livrer la clé quand on paie. »
Une plainte pénale a été déposée. La cellule cybercriminalité du canton de Vaud, qui a indiqué à l’entreprise suivre une cinquantaine de cas similaires, est mobilisée.
Bugnard SA espère pouvoir relancer ses activités d’ici à la fin de la semaine. Le doute persiste: tout reconstruire prend du temps, et le risque de réinstaller un système contaminé doit être écarté.
«Le sentiment d’impuissance est insupportable. Ce que je souhaite, c’est que ça n’arrive à personne d’autre», conclut Christian Degouy. À l’attention des autres entrepreneurs, il formule trois conseils simples: activer la double authentification sur tous les accès, effectuer des sauvegardes déconnectées, et maintenir à jour ses logiciels.
Message officiel – Bugnard SA bugnard.ch
Chers clients, chers partenaires,
Le 24 septembre 2025 en fin de journée, nous avons détecté une intrusion dans l'infrastructure informatique de Bugnard SA par le ransomware Akira. Cette attaque a affecté nos serveurs ainsi que notre site internet.
Par mesure de sécurité, nous avons immédiatement interrompu l’accès à la plateforme afin de protéger l’intégrité de vos données et de nos systèmes.
Notre équipe informatique est mobilisée sur place et travaille avec la plus haute priorité pour rétablir la situation. Si nécessaire, nous restaurerons notre dernier backup afin de remettre le site en service dans les plus brefs délais.
À ce stade, nous estimons que la remise en ligne pourra intervenir entre mercredi et vendredi de cette semaine.
Nous sommes pleinement conscients que 72% de notre activité passe par notre site et faisons tout pour que vous puissiez à nouveau passer vos commandes rapidement et en toute sécurité.
En attendant, notre équipe commerciale reste à votre disposition par téléphone et par e-mail pour répondre à vos besoins urgents.
Nous vous tiendrons informés de l’évolution de la situation et vous remercions pour votre compréhension et votre confiance.
Avec mes salutations les meilleures,
Christian Degouy
CEO
status.francelink.net - Rapport d’incident – Cyberattaque du 28/07/2025
Nous savons que vous attendez avec impatience des informations claires sur l’incident survenu le 28 juillet 2025 et sur l’avancée de nos actions. Conscients de l’impact important que cette situation peut avoir sur vos activités, nous avons travaillé à vous fournir ce rapport dès que nous avons pu rassembler des éléments fiables. Il présente les faits connus à ce jour, les mesures mises en place, les premières avancées dans la récupération des données, ainsi que les prochaines étapes prévues pour rétablir vos services dans les meilleures conditions possibles.
Deux actions malveillantes ont été menées de façon coordonnée :
Chiffrement des données sur nos serveurs de production.
Chiffrement de nos serveurs de sauvegarde.
Les éléments dont nous disposons indiquent qu’une extraction de données a très probablement eu lieu dans le cadre de cette attaque, conformément au mode opératoire habituel du groupe AKIRA. À ce stade, nous ne connaissons pas encore l’ampleur réelle de cette fuite et les analyses sont toujours en cours.
Isolement complet de l’infrastructure et coupure immédiate des accès réseaux.
Mise en place d’un environnement sécurisé pour empêcher toute propagation.
Lancement d’une procédure de réponse à incident avec intervention d’experts en cybersécurité.
Mandat d’un premier prestataire spécialisé en récupération de données. Ce dernier a conclu que la tâche dépassait ses capacités au bout de 4 jours.
Engagement d’un second prestataire, mieux équipé pour gérer ce type de situation, qui a permis de récupérer une première partie de données (cf ci-dessus).
Planification de nouvelles vagues de récupération pour les jours à venir.
thedfirreport.com - Bumblebee malware has been an initial access tool used by threat actors since late 2021. In 2023 the malware was first reported as using SEO poisoning as a delivery mechanism. Recently in May of 2025 Cyjax reported on a campaign using this method again, impersonating various IT tools. We observed a similar campaign in July in which a download of an IT management tool ended with Akira ransomware.
In July 2025, we observed a threat actor compromise an organization through this SEO poisoning campaign. A user searching for “ManageEngine OpManager” was directed to a malicious website, which delivered a trojanized software installer. This action led to the deployment of the Bumblebee malware, granting the threat actor initial access to the environment. The intrusion quickly escalated from a single infected host to a full-scale network compromise.
Following initial access, the threat actor moved laterally to a domain controller, dumped credentials, installed persistent remote access tools, and exfiltrated data using an SFTP client. The intrusion culminated in the deployment of Akira ransomware across the root domain. The threat actor returned two days later to repeat the process, encrypting systems within a child domain and causing significant operational disruption across the enterprise.
This campaign affected multiple organizations during July as we received confirmation of a similar intrusion responded to by the Swisscom B2B CSIRT in which a malicious IT tool dropped Bumblebee and also ended with Akira ransomware deployment.
BBC - Transport company KNP forced to shut down after international hacker gangs target thousands of UK businesses.
One password is believed to have been all it took for a ransomware gang to destroy a 158-year-old company and put 700 people out of work.
KNP - a Northamptonshire transport company - is just one of tens of thousands of UK businesses that have been hit by such attacks.
Big names such as M&S, Co-op and Harrods have all been attacked in recent months. The chief executive of Co-op confirmed last week that all 6.5 million of its members had had their data stolen.
In KNP's case, it's thought the hackers managed to gain entry to the computer system by guessing an employee's password, after which they encrypted the company's data and locked its internal systems.
KNP director Paul Abbott says he hasn't told the employee that their compromised password most likely led to the destruction of the company.
"Would you want to know if it was you?" he asks.
"We need organisations to take steps to secure their systems, to secure their businesses," says Richard Horne CEO of the National Cyber Security Centre (NCSC) - where Panorama has been given exclusive access to the team battling international ransomware gangs.
One small mistake
In 2023, KNP was running 500 lorries – most under the brand name Knights of Old.
The company said its IT complied with industry standards and it had taken out insurance against cyber-attack.
But a gang of hackers, known as Akira, got into the system leaving staff unable to access any of the data needed to run the business. The only way to get the data back, said the hackers, was to pay
Over on SuspectFile, @amvinfe has been busy exposing Akira’s false promises to its victims. In two posts this week, he reports on what happened with one business in New Jersey and one in Germany that decided to pay Akira’s ransom demands. He was able to report on it all because Akira failed to secure its negotiations chat server. Anyone who knows where to look can follow along if a victim contacts Akira to try to negotiate any payment for a decryptor or data deletion.
In one case, the victim paid Akira $200k after repeatedly asking for — and getting — assurances that this would all be kept confidential. In the second case, Akira demanded $6.9 million but eventually accepted that victim’s offer of $800k. The negotiations made clear that Akira had read the terms of the victim’s cyberinsurance policy and used that to calculate their demands.
If the two victims hoped to keep their names or their breaches out of the news, they may have failed. Although SuspectFile did not name them, others with access to the chats might report on the incidents. Anyone who read the chats would possess the file lists of everything Akira claimed to have exfiltrated from each victim. Depending on their file-naming conventions, filenames may reveal proprietary or sensitive information and often reveal the name of the victim.
So the take-home messages for current victims of Akira:
Akira has not been keeping its negotiations with you secure and confidential.
Paying Akira’s ransom demands is no guarantee that others will not obtain your data or find out about your breach.
Even just negotiating with Akira may be sufficient to provide researchers and journalists with data you do not want shared.
If you pay Akira and they actually give you accurate information about how they gained access and elevated privileges, you are now more at risk from other attackers while you figure out how to secure your network.
Hitachi Vantara, a subsidiary of Japanese multinational conglomerate Hitachi, was forced to take servers offline over the weekend to contain an Akira ransomware attack.
The company provides data storage, infrastructure systems, cloud management, and ransomware recovery services to government entities and some of the world's biggest brands, including BMW, Telefónica, T-Mobile, and China Telecom.
In a statement shared with BleepingComputer, Hitachi Vantara confirmed the ransomware attack, saying it hired external cybersecurity experts to investigate the incident's impact and is now working on getting all affected systems online.
"On April 26, 2025, Hitachi Vantara experienced a ransomware incident that has resulted in a disruption to some of our systems," Hitachi Vantara told BleepingComputer.
"Upon detecting suspicious activity, we immediately launched our incident response protocols and engaged third-party subject matter experts to support our investigation and remediation process. Additionally, we proactively took our servers offline in order to contain the incident.
"We are working as quickly as possible with our third-party subject matter experts to remediate this incident, continue to support our customers, and bring our systems back online in a secure manner. We thank our customers and partners for their patience and flexibility during this time."
Researchers for Avast have developed a decryptor for the Akira ransomware and released it for public download. The Akira ransomware appeared in March 2023 and since then, the gang claims successful attacks on various organizations in the education, finance and real estate industries, amongst others.