ncsc.admin.ch Office fédéral de la cybersécurité OFCS 09.09.2025 -
L’OFCS enregistre actuellement de nombreux signalements concernant des SMS prétendant être des amendes de stationnement en Suisse romande. Il est frappant de constater que les personnes concernées par ces SMS de phishing se trouvent toujours au préalable dans des lieux similaires. Cela indique que les cybercriminels utilisent dans ces cas des outils techniques permettant de manipuler l’envoi de SMS. À l’aide de petites stations de téléphonie mobile portables et manipulées, qui tiennent dans un sac à dos, les fraudeurs peuvent par exemple capter le signal mobile des téléphones et envoyer ainsi des SMS aux appareils situés à proximité.
Au cours des dernières semaines, le service de signalement de l’OFCS a reçu de nombreux signalements concernant des tentatives d’hameçonnage par SMS envoyés à des personnes en Suisse romande. Les tentatives d’hameçonnage par le biais de prétendues amendes de stationnement sont un phénomène connu et sont régulièrement signalées à l’OFCS. Les personnes concernées reçoivent des e-mails ou des SMS de cybercriminels se faisant passer pour des policiers, leur indiquant qu’elles ont un retard de paiement d’une amende. Le message contient un lien vers une fausse page de paiement qui ressemble à s’y méprendre au portail officiel des autorités. Les demandes sont délibérément formulées de manière vague afin de toucher le plus grand nombre possible de destinataires. L’objectif des malfaiteurs est de récupérer les données de cartes de crédit ou d’autres informations personnelles.
Alors que les fausses contraventions ont principalement été envoyées par e-mail ces dernières semaines, elles sont désormais envoyées par SMS.
SMS avec la fausse amende de stationnement (à gauche). Le lien renvoie vers un faux site web sur lequel il faut payer l’amende et saisir les données de sa carte de crédit.
SMS avec la fausse amende de stationnement (à gauche). Le lien renvoie vers un faux site web sur lequel il faut payer l’amende et saisir les données de sa carte de crédit.
Tous les destinataires en Suisse romande
Les nouveaux signalements présentent en outre un élément commun notable. Tous les destinataires se trouvaient dans la même zone géographique dans la romandie, peu avant la réception du SMS. Cette constatation laisse supposer l’existence d’une méthode permettant aux fraudeurs d’envoyer des SMS de manière ciblée à leurs victimes. Un signalant a fourni une autre information précieuse : la norme de téléphonie mobile de son smartphone est passée de la 4G à la 2G peu avant la réception du SMS. Il a ensuite reçu le SMS contenant le lien frauduleux, après quoi le standard est repassé à la 4G. Tous ces indices suggèrent que les attaquants utilisent ce qu’on appelle un « SMS Blaster ».
Une nouvelle dimension : le phishing via SMS Blaster
Un SMS Blaster permet d’envoyer des messages texte (SMS) à plusieurs personnes simultanément. Il s’agit d’un appareil mobile, de la taille d’un boîtier d’ordinateur, qui se fait passer pour une antenne-relais de téléphonie mobile. Les cybercriminels cachent ces appareils dans des coffres de voiture, des sacs à dos ou les transportent à vélo. L’appareil émet un signal puissant et demande à tous les smartphones situés dans un rayon de 500 à 1 000 mètres de se connecter à lui.
L’astuce perfide : l’appareil se fait passer pour la meilleure station de base disponible. Dès que votre smartphone se connecte, vous recevez automatiquement un faux SMS, sans que les fraudeurs aient besoin de connaître votre numéro de téléphone. Il existe également des mécanismes qui garantissent qu’un appareil ne se connecte qu’une seule fois à la fausse station de base mobile pendant une période donnée et ne reçoit le SMS qu’une seule fois, de sorte que l’attaquant peut circuler plusieurs fois autour du même site.
Comment fonctionne ce type d’attaque ?
Les SMS Blaster sont une évolution des IMSI Catcher. Les IMSI Catcher sont des appareils qui permettent de lire l’International Mobile Subscriber Identity (IMSI) enregistrée sur la carte SIM d’un téléphone portable et de localiser un téléphone portable à l’intérieur d’une cellule radio. Les SMS Blaster exploitent cette technologie en combinaison avec une faille dans la norme de téléphonie mobile 2G obsolète : les IMSI Catcher associés à cette faille sont utilisés pour envoyer des SMS aux appareils des utilisatrices et utilisateurs à l’insu de leur opérateur mobile. Cela permet de contourner les filtres SMS mis en place et étendus par l’opérateur, seuls les filtres installés sur l’appareil (le cas échéant) restant actifs.
Sur le plan technique, il s’agit de fausses stations de base de téléphonie mobile (FBS) qui se connectent à un réseau mobile et se font passer pour des cellules radio légitimes.
Une séquence typique :
Les appareils envoient un signal puissant pour inciter les téléphones portables situés à proximité à se connecter à eux.
L’appareil force le téléphone portable à passer en 2G, un réseau obsolète présentant des failles connues.
Une autre faille permet d’envoyer directement à l’appareil n’importe quel SMS avec un expéditeur falsifié.
Le numéro de l’expéditeur ne peut être ni vérifié ni bloqué, car il peut être choisi librement.
La lutte contre ces menaces passe par la coopération
L’OFCS est conscient de la menace que représente SMS Blaster et collabore étroitement avec les polices cantonales, les entreprises de télécommunication, le Service de renseignement de la Confédération (SRC) et l’Office fédéral de la communication (OFCOM) afin de contrer ce phénomène.
Recommandations
Méfiez-vous des SMS qui vous demandent d’effectuer un paiement, en particulier ceux qui font état d’amendes de stationnement.
Ne cliquez pas sur les liens contenus dans des SMS suspects.
Ne saisissez jamais vos données personnelles ou vos numéros de carte de crédit sur des sites inconnus.
Vérifiez toujours les demandes directement auprès des autorités officielles.dans des lieux similaires. Cela indique que les cybercriminels utilisent dans ces cas des outils techniques permettant de manipuler l’envoi de SMS. À l’aide de petites stations de téléphonie mobile portables et manipulées, qui tiennent dans un sac à dos, les fraudeurs peuvent par exemple capter le signal mobile des téléphones et envoyer ainsi des SMS aux appareils situés à proximité.