Le groupe informatique fait partie de la dizaine d’entreprises ciblées par les hackers de Clop, qui imposent un ultimatum de vingt-quatre heures.
Le groupe de hackers russe Clop a donné un ultimatum de vingt-quatre heures à Logitech.
Contacté ce vendredi en début d’après-midi, le siège du groupe à Lausanne «ne souhaite pas faire de commentaire à ce stade».
L’attaque vise une dizaine de grandes entreprises et institutions, dont le «Washington Post».
Le fabricant de périphériques informatiques Logitech figure parmi les cibles d’une vaste offensive perpétrée par le groupe de hackers Clop. Ce dernier en a fait l’annonce vendredi matin sur le dark web. Et indique avoir imposé un ultimatum de vingt-quatre heures au groupe helvético-américain, fondé en 1981 à Lausanne. En clair, ce dernier est sommé de payer une rançon, s’il ne veut pas voir les masses de données subtilisées sur ses serveurs disséminées sur le web.
Ces trois derniers jours, le groupe cybercriminel a mentionné une dizaine d’autres entreprises victimes de cette attaque. Mais également des institutions comme l’Université de Harvard ou le «Washington Post».
«Pas de commentaire» de Logitech
Contacté ce vendredi en début d’après-midi, le siège européen de Logitech indique qu’il «ne souhaite pas faire de commentaire à ce stade» sur cette offensive visant son système informatique.
«Attendons vingt-quatre heures pour voir de quoi il en retourne, Clop est l’un des acteurs les plus en vue de ces détournements de données et ils n’ont vraiment pas l’habitude de bluffer», réagit un fin connaisseur du dark web. «Peut-être Logitech essaie-t-il de gagner du temps, afin de négocier pour éviter que des masses de documents confidentiels ne soient rendus publics», s’interroge ce dernier.
La surveillance régulière de telles opérations a permis à cet expert de retrouver, depuis le début de l’année, des données volées provenant d’une quarantaine de sociétés suisses. Il s’agit avant tout de celles ayant refusé de payer face au chantage. «Au départ, elles étaient environ trois fois plus nombreuses à être désignées comme cibles, ce qui semble indiquer que près des deux tiers finissent malheureusement par payer», estime ce dernier.
Une brèche dans un logiciel mène à la cyberattaque
Selon les spécialistes, la vaste attaque des derniers jours aurait été perpétrée en utilisant la même «brèche» dans un logiciel professionnel Oracle. Après la revendication de Clop, le «Washington Post» a confirmé jeudi, sur Reuters, être victime d’une cyberattaque liée à une faille dans sa plateforme Oracle E-Business Suite (EBS).
Selon le site spécialisé TechNadu, ce logiciel est utilisé par les grandes entreprises pour «gérer leurs opérations commerciales critiques, la logistique, la production ou la gestion de la relation client». Les équipes de Google estimaient le mois dernier que cette campagne a visé une centaine d’entreprises dans le monde.
Souvent identifié par le pseudo Cl0p^_-Leaks, le groupe de «ransomware» russophone, un des plus anciens en activité, a été identifié en 2019. Il est spécialisé dans le racket de grandes sociétés – celles ayant le plus de moyens pour payer.