news.admin.ch Berne, 29.09.2025
— L’obligation légale de signaler les cyberattaques contre les infrastructures critiques est entrée en vigueur le 1er avril 2025. L’Office fédéral de la cybersécurité (OFCS) tire un bilan positif après les six premiers mois. Jusqu’à présent, au total 164 cyberattaques contre des infrastructures critiques ont été signalées. Les sanctions prévues en cas de non-signalement entrent en vigueur le 1er octobre 2025.
L’obligation de signaler des cyberattaques contre des infrastructures critiques est entrée en vigueur il y a six mois. L’OFCS se montre globalement satisfait de la mise en application de cette mesure. Les organisations exploitantes d’infrastructures critiques s’en tiennent au délai légal qui prévoit de signaler des cyberattaques dans les 24 heures. L’utilisation du Cyber Security Hub, qui permet de simplifier considérablement le traitement des cyberattaques par l’OFCS, est particulièrement positive. Déjà avant l’introduction de l’obligation de signaler, la relation de confiance entre l’OFCS et de nombreuses organisations exploitantes d’infrastructures critiques était étroite. La longue collaboration entre les partenaires a constitué la base du lancement réussi de l’obligation de signaler.
164 signalements concernant des infrastructures critiques
Depuis début avril, au total 164 signalements de cyberattaques contre des infrastructures critiques ont été adressés à l’OFCS. Les plus fréquents concernent les attaques DDoS (18.1%), suivies par les piratages (16.1%), les attaques par rançongiciel (12.4%), les vols d’identifiants (11.4%), les fuites de données (9.8%), et les maliciels (9.3%). Des phénomènes combinés tels qu’attaques par rançongiciel avec fuites simultanées de données ont été décrits dans plusieurs cas. Les branches touchées sont multiples. Jusqu’à présent, la branche la plus fortement impactée était la finance (19%), suivie de l’informatique (8.7%) et du secteur de l’énergie (7.6%). D’autres signalements provenaient des autorités, du secteur de la santé, d’entreprises de télécommunication, du secteur postal, du secteur des transports, de la branche des médias et de celle des technologies ainsi que de l’alimentation.
Renforcement de l’échange d’informations
Les signalements sont enregistrés et analysés à des fins statistiques. Les informations obtenues n’aident pas seulement à réagir concrètement à un incident, mais elles contribuent également à une meilleure évaluation des menaces au niveau national et à alerter assez tôt d’autres organisations potentiellement affectées. Depuis l’entrée en vigueur de l’obligation de signaler, beaucoup plus d’organisations participent directement à l’échange d’informations. C’est pourquoi les signalements et les recommandations atteignent nettement plus d’acteurs par ce biais.
Des sanctions à partir du 1er octobre 2025 en cas d’infractions
Les sanctions prévues par la loi sur la sécurité de l’information en cas de non-signalement d’une cyberattaque entrent en vigueur le 1er octobre 2025. Les organisations exploitantes d’infrastructures critiques peuvent être sanctionnées d’une amende allant jusqu’à 100’000 francs si elles ne se conforment pas à cette obligation. Par ailleurs, si l’OFCS dispose d’indices laissant supposer qu’un signalement n’a pas été effectué, il est tenu de prendre contact en premier lieu avec l’autorité concernée. Ce n’est que lorsque les personnes concernées ne réagissent pas à cette prise de contact et à la décision qui s’ensuit, que l’OFCS peut déposer une plainte pénale.