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23.09.2025 - La semaine dernière, l’OFCS a reçu plusieurs signalements d’arnaque à la récupération. Dans le cadre de cette escroquerie, les cybercriminels reprennent contact avec les personnes qui ont déjà été victimes d’une fraude à l’investissement. Ils prétendent alors qu’ils ont « retrouvé » l’argent perdu et incitent les victimes à effectuer un paiement pour le récupérer. Afin de donner un caractère officiel à leur tentative d’arnaque, ils utilisent souvent le nom d’institutions publiques en se faisant par exemple passer pour un soi-disant collaborateur du NCSC.pour le récupérer. Afin de donner un caractère officiel à leur tentative d’arnaque, ils utilisent souvent le nom d’institutions publiques en se faisant par exemple passer pour un soi-disant collaborateur du NCSC.
Non contents d’avoir réussi une fraude à l’investissement, parfois les escrocs enfoncent le clou. En effet, il arrive qu’après quelque temps, ils reprennent contact avec une victime en lui promettant de lui rendre son argent. Il s’agit toutefois d’une nouvelle arnaque, qui fait perdre encore plus d’argent aux personnes visées. Cette pratique frauduleuse est aussi connue sous le nom de recovery scam ou refund scam en anglais. Dans les cas actuellement signalés à l’OFCS, les courriels ne sont pas seulement envoyés à d’anciennes victimes, mais aussi à d’autres destinataires au hasard, dans l’espoir de provoquer une réaction. Pour donner plus de crédibilité à leur démarche, les escrocs prétendent souvent qu’ils travaillent pour un prestataire de sécurité ou une autorité de poursuite pénale. Il arrive aussi qu’ils usurpent l’identité d’un collaborateur. Dans certains cas, il s’agit de personnes existantes et dans d’autres, de collaborateurs fictifs. La semaine passée, les escrocs se sont fait passer à plusieurs reprises pour Daniel Bruno, soi-disant collaborateur du NCSC. Dans son courriel, le faux inspecteur du NCSC prétend qu’il est chargé de rembourser l’argent perdu aux victimes d’une arnaque.
Un courriel ou un appel téléphonique d’apparence officielle
Les auteurs renforcent leur légitimité douteuse en utilisant des documents falsifiés d’apparence professionnelle pour tromper leurs victimes. Tout commence par un appel téléphonique ou un courriel. Dans les cas signalés récemment, les escrocs utilisent une carte de légitimation falsifiée. Elle contient les données suivantes : Daniel Bruno, « Senior Asset Investigator » du « National Cyber Security Centre ». Le logo de plusieurs organisations, un numéro d’identité fictif et une date de validité figurent aussi sur la carte pour garantir son authenticité. Le faux Daniel Bruno prend contact avec sa victime par courriel ou par téléphone en prétendant qu’il coopère avec des autorités étrangères comme l’organe de surveillance financière britannique (« Financial Conduct Authority FCA »), ce qui peut faire penser à une opération internationale de grande envergure.
L’adresse utilisée, à savoir une adresse gmail dans le cas précis, doit éveiller les soupçons. En effet, les services gouvernementaux ne font jamais appel à des fournisseurs de messagerie web génériques pour communiquer. Dans le message, la victime apprend que lors d’une investigation, son nom a été retrouvé dans le fichier clientèle d’un courtier mal intentionné et qu’une somme d’argent importante est prête à lui être remboursée (p. ex. un montant de 220 600 USDT, une cryptomonnaie bien connue équivalent au dollar américain).
La sensibilisation de la population aux tentatives de fraude simples force les cybercriminels à se montrer toujours plus ingénieux. Comme les gens sont de plus en plus suspicieux face aux courriels d’hameçonnage basiques, les escrocs doivent affiner leurs méthodes pour parvenir à tromper leurs victimes potentielles. Des documents préparés avec soin et la référence à des autorités existantes permettent de convaincre même les personnes les plus méfiantes.
La stratégie consistant à se faire passer pour un collaborateur du NCSC est particulièrement sournoise. Les escrocs abusent délibérément de la confiance que leurs victimes accordent à l’institution à laquelle elles sont censées s’adresser quand elles font face à la cybercriminalité. Ils piègent ainsi les victimes à l’endroit même où elles pensent trouver de l’aide.
L’Office fédéral de la cybersécurité, NCSC en anglais, confirme : Daniel Bruno ne travaille pas pour le NCSC ou pour une autre autorité apparentée, ni en Suisse ni au Royaume-Uni. Tous les documents associés sont falsifiés. L’OFCS ne prend jamais spontanément contact avec des citoyennes et des citoyens en leur promettant un remboursement moyennant un paiement préalable.
L’escroc sonne toujours deux fois
Le cas de Daniel Bruno est un exemple d’arnaque à la récupération. D’autres exemples ont déjà été présentés dans de précédentes versions de la rétrospective hebdomadaire de l’OFCS (p. ex. rétrospective hebdomadaire de la semaine 38/2024).
L’arnaque se déroule en deux temps :
Fraude initiale : la victime perd de l’argent à cause d’une forme quelconque d’escroquerie en ligne, par exemple une fraude à l’investissement avec des cryptomonnaies, une arnaque à la commission dans le cadre d’un prétendu gain à la loterie ou une attaque par hameçonnage.
Fraude ultérieure (arnaque à la récupération) : quelque temps après la première arnaque, la victime est contactée par d’autres cybercriminels, qui se font passer pour des représentants d’un organe officiel comme la police, une autorité de surveillance financière, un cabinet d’avocats ou justement le NCSC. Ils expliquent qu’ils ont arrêté les auteurs de la fraude initiale et qu’ils ont retrouvé l’argent que la victime avait perdu.
Dans ce type d’arnaque, un paiement préalable est exigé. Pour récupérer son argent, la victime doit d’abord effectuer un versement. Les escrocs invoquent différents prétextes comme des frais de dossier, des honoraires d’avocats, des coûts administratifs ou des taxes. Dès que la victime a effectué le paiement, les cybercriminels coupent tout contact ou prétextent d’autres frais urgents pour lui soutirer un montant encore plus élevé. La victime perd ainsi une nouvelle fois de l’argent et n’obtient bien entendu aucun remboursement.
Recommandations
Faites preuve d’une grande vigilance à l’égard des courriels spontanés qui promettent de vous rembourser l’argent que vous avez perdu.
Ne faites jamais aucun versement pour récupérer de l’argent que vous avez perdu. Aucun organe officiel ne vous demandera d’effectuer un paiement préalable.
Ne donnez jamais l’accès à votre ordinateur à votre interlocuteur.
Vérifiez l’adresse électronique de l’expéditeur. Les autorités comme l’OFCS ou le NCSC ne font jamais appel à un fournisseur de messagerie gratuite pour communiquer.
Ne répondez pas à ces courriels et ne cliquez pas sur les liens ou les pièces jointes qu’ils contiennent.
En cas de perte financière, déposez plainte auprès de la police de votre canton.